dimanche 16 novembre 2008

C'est une première victoire judiciaire : RTE condamné à verser près de 400000 € à des éleveurs

L'opposition au projet de ligne THT Cotentin Maine légitimée par une victoire judiciaire en Corrèze

Voilà une pierre de plus dans le jardin de RTE avec ce jugement rendu dans une affaire où des agriculteurs de Corrèze ont peu goûté les effets dévastateurs des champs électromagnétiques d'une ligne THT . Cette nouvelle affaire révélant une fois de plus les dangers des lignes THT va peut-être inspirer les responsables professionnels de la Chambre d'Agriculture et la FDSEA de la Manche atteints comme ces exploitants corréziens, mais pas pour les mêmes raisons, de surdité voire de myopie et de torpeur dans la défense des intérêts de l'agriculture manchoise face au projet Cotentin Maine. Conséquence sans doute d'un fric-otage trop magnétique avec RTE. Nous leur dédions l'histoire dramatique de ces éleveurs :




A découvrir également ce reportage sur Europe 1 :


Ligne à très haute tension: RTE condamné à verser 390.648 € à des éleveurs

TULLE - Le gestionnaire du réseau français de transport d'électricité RTE a été condamné à Tulle à verser 390.648 euros pour le préjudice subi par une exploitation agricole implantée le long d'une ligne à très haute tension, a-t-on appris jeudi auprès de l'avocat des éleveurs.

Dans un jugement du 28 octobre, le juge de l'expropriation du tribunal de grande instance de Tulle a condamné RTE à "l'indemnisation du préjudice direct, matériel et certain" subi par le groupement agricole d'exploitationsen commun (GAEC) Marcouyoux, "du fait des dommages imputables à la ligne à très haute tension surplombant l'exploitation", située à Latronche (Corrèze).

RTE n'a pas souhaité indiquer s'il fera ou non appel de cette décision.

Installée depuis 1943, la ligne à haute tension avait été augmentée à 400.000 volts en 1964 pour devenir en 1990 une ligne à très haute tension (supérieure ou égale à 400.000 volts). L'exploitation agricole, créée en 1974, s'étend sur 30 ha, tout au long de la ligne à très haute tension.

Le GAEC, spécialisé dans l'élevage bovin et porcin, avait rapidement constaté des problèmes sanitaires affectant ses troupeaux mais ce n'est qu'en 1998 que le directeur du groupement corrézien de défense sanitaire conclut à la surexposition des animaux aux champs électromagnétiques.

"La Chambre d'agriculture et les services départementaux s'en sont mêlés, écartant la source infectieuse liée à la mort des vaches", a indiqué l'avocat du GAEC, Me Philippe Caetano.

Le jugement, dont l'AFP a obtenu une copie, rapporte que "la maternité porcine a été arrêtée en raison d'un taux de natalité anormalement bas et d'un taux de mortalité infantile élevé", que "le hangar de stabulation accueille des génisses chétives souffrant pour partie d'hémorragies ou d'avortements inexpliqués" et que "10% du lait est perdu" en raison de maladies digestives ou génitales subies par les vaches.

(©AFP / 13 novembre 2008 19h40)

(Photo AFP : La famille Marcouyoux. La ligne à très haute tension a été reconnue responsable des troubles de leurs animaux)

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